TRIPTYQUE DE COUPLES

Par La Fenêtre de Feydeau, Le Pain de ménage de Renard et La Peur des coups de Courteline.

Mise en Scène de Guillaume Peigné 

Avec Marina Valleix et Jean-Patrick Gauthier

Durée : 1h30

Bande annonce du spectacle cliquez ici

Extraits du spectacle (11 min) cliquez ici

Dossier Triptyque de Couples (Compagnie Chocnosof) 

 PRESSE

COUP DE THÉÂTRE !

Deux acteurs, trois saynètes, trois avis. Marina Valleix et Jean-Patrick Gauthier incarnent respectivement le rôle de la femme et du mari chronologiquement dans Par la fenêtre de Georges Feydeau, Le Pain de ménage de Jules Renard, La Peur des coups de Georges Courteline. (Photo La Peur des coups de Courteline/ Denis Maury) Hector, un avocat, rentre chez lui déjeuner bien sagement et se prête à la cuisine, faute de bonne que sa femme a licenciée par jalousie. De tempérament soumis, il profite de l’espace à lui tout seul de son appartement pour souffler et nous confie la raison pour laquelle il a embrassé une carrière dans la magistrature : cela faisait plaisir à sa mère. Un coup de sonnette vient l’interrompre dans sa pause. Une inconnue sans gêne pénètre dans son appartement et lui impose de lui faire la cour « par la fenêtre » pour susciter la jalousie de son mari…Une belle énergie à la Feydeau sur scène qui donne du mouvement à cette pièce. Marthe et Pierre, amis, tous deux en couple, apprécient parfois de se retrouver et d’échanger autour de l’amour, et d’évoquer plus principalement des sujets corollaires tels que celui de l’infidélité. Voilà de quoi agrémenter de longues soirées en tête-à-tête sans oublier en pensée leur propre compagnon ou compagne ni de vanter leurs qualités, voire leurs vertus…Marina Valleix est sémillante et s’illustre avec brio dans le deuxième personnage qu’elle incarne ; la diction de Jean-Patrick Gauthier est remarquable. Les décors minimalistes suffisent à un jeu de comédiens qui entraîne le spectateur dans l’histoire. Les oiseaux chantent, une tente est déployée et la salle découvre habillé en Hawaïens un jeune couple en pleine dispute. Vexé que sa femme ait pu se laisser courtiser par un officier lors d’une soirée, ce mari aussi lâche que macho s’en prend à elle. Dotée d’un fort caractère, pertinente, elle sait lui répondre et le mettre au pied du mur quand il lui déclare bonhomme aller régler ses comptes à ce malotru. Arrogant, agressif, il ne sait que menacer sa femme et s’en prendre à sa belle-mère absente : elle se cache dans la tente en pleurant « par peur des coups ». De l’humour et de la légèreté sur un sujet qui l’est moins et encore bien moderne. Une mise en scène originale, signée Guillaume Peigné. Signé Carole

FROGGY’S DELIGHT

Pour sa première création, la jeune Compagnie Chocnosof propose un réussi « Triptyque de couples », trois pièces courtes qui constituent autant de variations sur le mariage, topique par excellence du théâtre de boulevard, puis de la comédie de moeurs. Signées par un trio contemporain de la Belle Epoque Georges Feydeau (« Par la fenêtre »), Jules Renard (« Le pain de ménage ») et Georges Courteline (« La peur des coups »), elles constituent trois variantes autour de ses corollaires, la fidélité, la jalousie et l’adultère, ce dernier n’étant, en l’espèce, jamais consommé.

Car, respectivement, simple soupçon réclamant la vengeance par réciprocité, tentation comme avatar d’un désir amoureux antinomique avec le mariage et prétexte privilégié de la scène de ménage ritualisée. Et, hors la similitude, réductrice, des caractères, des femmes entreprenantes face à des hommes timorés, peu de points communs, entre ces trois couples, dont seul le dernier est conjugal, tant par l’argument et le genre que par le registre stylistique. Mis en scène avec une recontextualisation et des parti-pris scénographiques forts par Guillaume Peigné, les opus composent un plaisant menu « entrée (gratinée)-plat (exquis)dessert (crispy) » servi par deux remarquables officiants, Marina Valleix et Jean-Patrick Gauthier. En amuse-bouche, la vaudevillesque quiproquo de Feydeau entraîne le spectateur dans une réjouissante ambiance de café-théâtre et une kitchenette de caravane dans lequel un homme qui fait réchauffer son fricot est interrompu par une voisine qui le somme de devenir son amant. Jean-Patrick Gauthier est irrésistible en parfait ahuri comme Marina Valleix en séduisante virago. Changement de ton avec, sur une terrasse de villégiature et dans un judicieux registre midtempo, le jeu de la séduction confinant au drame sentimental quand le badinage entre amis, époux accomplis mais gagnés par l’ennui de la fidélité s’imaginant « regarder par la fenêtre », cède le pas à la lucidité désenchantée dans « Le pain de ménage », caprice musséien avorté avec l’élégante éloquence marivaldienne et cet esprit dont Sacha Guitry fera son miel. La partition intemporelle et ciselée révèle la belle finesse de jeu Marina Valleix et de JeanPatrick Gauthier qui, immédiatement après ce brillant exercice, s’immergent dans la satire courtelinesque traitée sur me mode d’une danse de mort customisée par des « beaufs » à la fin d’une soirée karaoké au camping paradis. Ainsi vigoureusement dépoussiérée, cette hilarante scène de ménage dans une tente quetchua entre Bidochon en tenue hawaienne, Marina Valleix gouailleuse à souhait face à Jean-Patrick Gauthier en matamore au petit pied, s’avère jubilatoire et clôt le spectacle avec de roboratifs rires acidulés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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